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Cancérologie/Oncology

Vol. 4 No 3 (2024): MTSI-Revue

Prévalence élevée d’infection par Cryptosporidium chez des patients atteints de cancer colorectal en Tunisie

DOI
https://doi.org/10.48327/mtsi.v4i3.2024.437
Publiée
2024-07-22

Résumé

High prevalence of Cryptosporidium infection in colorectal cancer cases from Tunisia

Introduction. Colorectal cancer (CRC) is a major public health problem, including in Tunisia. It is classified as the second leading cause of cancer-related mortality on a global scale. The carcinogenesis process is multifactorial, mainly involving genetic and environmental factors. Recent studies in various countries suggest that Cryptosporidium, an emerging intestinal protozoan, may be associated with this cancer pathology.

Objective. This study aimed to estimate the prevalence of Cryptosporidium in intestinal biopsies from Tunisian CRC patients.

Materials and methods. Formalin-fixed, paraffin-embedded intestinal biopsies from 39 Tunisian CRC patients were studied. After DNA extraction, Cryptosporidium was detected using two PCR techniques, one TaqMan targeting 18S rRNA and the other HRM (High Resolution Melt) targeting the DHFR (Dihydrofolate reductase) gene. PCR-HRM was also used to identify Cryptosporidium species.

Results. The protozoan parasite was detected in five biopsies from CRC patients by at least one PCR (three by the TaqMan technique and three by the HRM technique, including one by both techniques). The overall Cryptosporidium infection rate was 13% (5/39). This prevalence was well above those reported in the few studies carried out in the Tunisian population. Cryptosporidium parvum was identified in three of the five infected biopsies. This species is the most implicated in intestinal carcinogenesis.

Conclusion. The high prevalence (13%) of Cryptosporidium infection observed in Tunisian CRC patients correlates with data from similar series and would suggest a potential association between this protozoan and CRC. Further studies on more numerous and more suitable biological samples, such as stool and fresh intestinal biopsies, would enable this hypothesis to be investigated in greater depth.

 Prévalence élevée d’infection par Cryptosporidium chez des patients atteints de cancer colorectal en Tunisie

Introduction. Le cancer colorectal (CCR) est un problème majeur de santé publique y compris en Tunisie. Il est classé comme la deuxième cause de décès par cancer à l’échelle mondiale. Le processus de cancérogenèse est multifactoriel, impliquant principalement des facteurs génétiques et environnementaux. Des études récentes menées dans divers pays suggèrent que Cryptosporidium, un protozoaire intestinal émergent, pourrait être associé à cette pathologie cancéreuse.

Objectif. Cette étude visait à estimer la prévalence de Cryptosporidium dans les biopsies intestinales de patients tunisiens atteints de CCR.

Matériels et méthodes. Des biopsies intestinales fixées au formol et incluses en paraffine provenant de 39 patients tunisiens atteints de CCR ont été étudiées. Après extraction de l’ADN, Cryptosporidium a été détecté à l'aide de deux techniques de PCR, l’une TaqMan ciblant ARNr 18S et l’autre HRM (High Resolution Melt) ciblant le gène DHFR (Dihydrofolate réductase). La PCR-HRM a également permis l’identification des espèces de Cryptosporidium.

Résultats. Le protozoaire parasite a été détecté dans cinq biopsies de patients atteints de CCR par au moins une PCR (trois par la technique TaqMan et trois par la technique HRM dont une par les deux techniques). Le taux d’infection global par Cryptosporidium était de 13 % (5/39). Cette prévalence était bien supérieure à celles rapportées dans les rares études menées dans la population tunisienne. L’espèce Cryptosporidium parvum a été identifiée dans trois des cinq biopsies infectées. Cette espèce est la plus incriminée dans la carcinogenèse intestinale.

Conclusion. La forte prévalence (13 %) de l’infection à Cryptosporidium observée chez les patients tunisiens atteints de CCR est corrélée aux données de séries similaires et suggérerait une association potentielle entre ce protozoaire et le CCR. Des études complémentaires sur des échantillons biologiques plus nombreux et plus adaptés tels que les selles et les biopsies intestinales fraîches permettraient d’approfondir davantage cette hypothèse.